" La poésie de Pichette intéresse le souffle, la diction, la rythmique, la gestuelle. Elle vient de tréfonds de l'être, et pleine de vie, elle frappe de tout son cœur aux portes de l'avenir. "

Georges VITALY.

……..P Depuis la première pulsation du monde je tournais sur moi même je pensais comme une circonférence Intérieurement le barouf me fut toujours intolérable Je faisais chambre commune avec la monotonie Les sons me parvenaient sans que je pusse les classer J'avais une peur bleue de l'espace Je n'insisterai pas sur la rigueur du parcours ni sur l'antipathie des soleils croisés à toute allure Cependant que des mouvements d'eaux d'algues d'herbes d'arbres de sables de fluides et d'ingrédients annonçaient qu'il naîtrait un corps de tout cela Par les fissures de la solitude le sang s'infiltra et désormais circule Oui, le jour me surprit à l'orée des grands orgues."

Tout commence par une rencontre sur le mode de la séduction. Séduction pour le verbe de Henri Pichette emprunt d'une musicalité aux multiples rebonds. Partant de l'improvisation, de dialogues expérimentés à même la scène, une comédienne, une danseuse, un électroacousticien, un percussionniste, un guitariste font coïncider leurs désirs, leurs jeux, visant à insuffler leur dynamique individuelle à l'ensemble. Là un travail de coordination artistique, né du regard extérieur de deux personnes complémentaires a permis de dresser une conduite fluide et souple après de multiples tentatives, si bien qu'à présent un spectacle-performance peut à la fois se produire et continuer à évoluer.